Reseña del libro "Les tribulations de l'iguane Pamphile (en Francés)"
Le conte de fées ne peut être picaresque ni errer de lieu en lieu sans donner une impression de grand désordre. Il va de l'essence de ce monde, si surnaturel soit-il en apparence, qu'on se limite à son espace d'irréalité spatio-temporelle, plein d'asymétries préétablies, de références connues et de comportements bien encadrés. De même qu'il existe, en mathématiques, une théorie des groupes qui définit assez clairement quelles entités sont admissibles et sur quels espaces elles ont le droit de s'appliquer, de même, dans la littérature du surnaturel et du merveilleux, chaque domaine obéit à des lois inviolables, dont il est impératif de ne pas s'écarter. Dans Les tribulations de l'iguane Pamphile, le tître peut donner une impressions de décousu propre aux ouvrages dits picaresques, mais il ne faut pas se laisser prendre à cette ruse d'auteur. En fait de voyage, l'espace est on ne peut plus petit: tout se passe dans le minuscule royaume de Cornucopée. En fait de temps, les événements se déroulent dans un lapse assez bref - celui de la grande époque du règne de Cyrus - et enfin, la galerie de personnages (presque infinie dans le récit dit picaresque) est délimitée comme au theâtre classique par une architecture qui ne permet ni d'en ajouter ni d'en retrancher sans nuire à l'ensemble. On le voit, ce conte de fées obéit parfaitement aux règles du genre, qui sont calquées sur des unités de temps, de construction et d'action. Nous apprenons l'équilibre nécessaire et suffisant entre les personnages du monde réel et ceux des royaumes intermédiaires moins connus des vivants. Entre le premier cercle de la nature (à la description duquel la critique officielle voudrait souvent réduire la littérature en prônant ce qu'on appelle le réalisme) et l'au-delà (dont on a fait, de notre temps à la fois laïque et intolérant, la chasse-gardée des religions dites révélées) existent aussi des milliers d'autres domaines, inexplorés mais parfaitement ordonnés, attribués aux fées, aux monstres de la nuit, aux demi-dieux et aux vampyres. Les hommes de notre temps y vont encore, mais en catimini et sur la pointe des pieds, loin de tout ce qui est littérature au sens officiel du mot...